De nouveau la biennale RHMIT (réseau Histoire Mémoire Immigration et Territoire) est à Beausoleil sur la Riviera Française, hors les murs de Marseille. On me propose une création de balades, je choisis de faire une balade gourmande et une autre balade toujours avec les récits d’habitants pour faire découvrir cette ville autrement.
Je découvre pour la première fois la ville en juin, ensuite je viens régulièrement tout l’été et à l’automne pour m’imprimer de ce territoire. Je ne comprend bien une ville qu’avec la marche, la lenteur des découvertes et des rencontres avec les habitants, le quotidien dans une ville. Je m’installe aux archives, le nouveau Centre Histoire et Mémoire Roger Bennati, tout neuf qui va bientôt être inauguré. L’équipe met à ma disposition les recherches qui ont été faites sur toute l’histoire des noms des rues, une mine !
Ce qui me surprend c’est la végétation, dense, luxurieuse, tropicale, si différente du paysage sec, minéral de Marseille. La ville a gardé son charme avec des maisons Belle époque et toutes ces frises murales à la mode niçoise ou italienne qui soulignent le haut des immeubles Art Déco. Des belles villas et surtout deux découvertes incontournables : le Riviera Palace, ancien hôtel transformé en appartements privés et son jardin d’hiver et j’y rencontre une charmante habitante qui est notre hôtesse Mme Brod. L’autre lieu, c’est l’extraordinaire Villa Juturne avec Fanny, petite fille du peintre Patrizio Rogolini, créateur de cet immeuble.
L’autre surprise, c’est les habitants venus du monde entier, cette ville a été créée par des Piémontais, il y a un siècle, venus travailler à Monaco, depuis c’est la ville multiculturelle par excellence. On retrouve ces cuisines dans les échoppes autour du marché, Portugaises, Indienne, Russe, Vietnamienne, Piémontaise. Armand Gatti, enfant du pays et homme de théâtre, qui disait : “il n’y a qu’une rue mais elle fait le tour du monde ” a compris justement ce territoire très multiple. Le quartier du Carnier avec le Tonkin, dédales d’escaliers, de traverses et de maisons modestes.
Le jour de la création en décembre, il fait un beau soleil, inquiétude et bonheurs, une longue traversée de la ville avec un grand groupe. Des fous rires, de l’émotion et la joie de faire découvrir des lieux inconnus et des rencontres inattendues.
Voici comment la balade était présentée pour l’inauguration :
“Ecouter Fanny dans la maison d’Icare, entendre l’histoire d’un zouave et d’une danseuse, d’une lingère et d’un peintre, goûter de la socca et de l’eau de coco, apprécier une chanson piémontaise et une musique du Sri Lanka. Un voyage dans la ville, créé par la réalisatrice et comédienne Bénédicte Sire, documentée par les dynamiques archivistes du Centre Histoire et Mémoire Roger Bennati et manufacturée pour la mairie de Beausoleil et l’association Image Son et Compagnie.”
HISTOIRES A SUIVRE….
Créations des Balades à Beausoleil, dans le cadre de la 4ème Biennale régionale du Réseau Histoire Mémoire immigration et territoire (RHMIT PACA) décembre 2017.