Elias et Joseph – boulangers libanais

Du Liban à Noailles Marseille – les deux frères entre nuages de farine et poésie

Le boulanger Joseph et son frère Elias ont fait partie de mes premières rencontres dans le marché de Noailles. Au fil des ans, lors de mes balades nous avons construit un récit tout en délicatesse et en non-dit sur leur parcours de vie. De Beyrouth à Paris puis Marseille, leur parcours était plein de soubresauts.

Dans la boulangerie au milieu des nuages de farine et du bruit de la machine, j’aimais lire quelques vers de la poétesse Nadia Tueni.  A chaque fois l’œil humide, Elias, discrètement ému, applaudissait cette citation.

Mes participants respectaient ce silence, ensuite on dégustait les fatayers, petits pains fourrés au fromage, à la viande ou aux épinards. La conversation se nouait avec ceux qui avaient voyagé au Liban ou bien sur la gigantesque machine à pain qu’ils avaient importé depuis le Liban.

Puis la promenade continuait dans une autre boutique sur un autre continent avec d’autres rencontres et mets savoureux.

La boutique a baissé son rideau, les frères sont partis laissant inconsolable, ceux qui aimaient passer dans leur boulangerie.

Nadia Tueni - Beyrouth

Qu'elle soit courtisane, érudite, ou dévote,
péninsule de bruits, des couleurs, et de l'or,
ville marchande et rose, voguant comme une flotte
qui cherche à l'horizon la tendresse d'un port,
elle est mille fois mort, mille fois revécue.
Beyrouth des cents palais, et Béryte des pierres,
où l'on vient de partout ériger ses statues,
qui font prier les hommes, et font crier les guerres. (...)

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