La boutique Toinou, fruits de mer, au Cours Saint Louis, ouvrait les portes du marché de Noailles. Au coeur de la ville, ce lieu était la référence pour tout ce qui concernait les coquillages à Marseille. Quand j’ai commencé à faire mes balades, où je raconte la vie des habitants et commerçants du quartier, j’ai rencontré Néné, c’est lui qui dirigeait le banc de l’écailler de chez Toinou. Néné s’est livré avec émotion et générosité, il était présent à chaque balade, toujours drôle émouvant, c’était un partenaire de “jeu” incroyable, il passionnait l’auditoire qu’il avait en face de lui qu’il aimait conquérir.
Son histoire était celle d’une génération dont la famille avait fuit la guerre d’Espagne. Il avait l’habitude de dire : ‘ L’histoire de Cosette, c’est rien à coté de la mienne’.
Néné est parti rejoindre les sirènes et les étoiles dans le ciel, d’un coup, sans prévenir, trop jeune, trop injuste. Son présence reste et quand je passe devant la boutique Toinou, qui est fermée maintenant, je vois sa bouille sympathique sourire, ses yeux plisser de malice et j’entends son rire.
