Marseille, sur les pas de Giono

On a coutume d’associer Giono à Manosque et aux paysages de la Haute-Provence. C’est oublier qu’il a vécu et travaillé à Marseille et que certains de ses écrits portent l’empreinte de cette expérience. Des textes assez peu connus, que l’artiste baladrice (ainsi se définit-elle) Bénédicte Sire fait découvrir au fil de la nouvelle balade urbaine qu’elle a conçue.

Tout commence dans le bus : casques sur les oreilles et yeux fermés, les promeneurs écoutent un extrait de la nouvelle intitulée Le voyageur immobile, dans laquelle le narrateur s’évade au gré des senteurs d’une épicerie. « J’étais parti ! », conclut-il. Et nous avec !

Embarqués pour trois heures de « dérive dans les quartiers que Giono a traversés », en bus et à pied. D’Arenc à la colline Périer, en passant par la Canebière et l’Opéra, des sites industriels voués à la disparition aux chemins secrets des quartiers chics, les textes choisis – extraits de ‘Le poids du ciel ‘et de ‘Noé ‘ pour la plupart – collent à l’itinéraire et frappent par leur humour caustique et leur sens de la formule.

Et ce n’est pas le moindre charme de cette balade unique : fidèle à ses principes de documentariste, Bénédicte Sire a prévu des rencontres avec les gens qui vivent, qui travaillent dans ces lieux inattendus qu’on parcourt. Elle sait aussi laisser faire le hasard, et en jouer, avec un naturel et un talent indéniable pour l’improvisation. Surprises, découvertes, on est loin de la visite guidée traditionnelle, et c’est tant mieux !

FRED ROBERT
Novembre 2019

La balade urbaine Giono, le voyageur immobile est coproduite par le Mucem et l’association Images, Son et Compagnie, en partenariat avec la RTM.

Zibeline, le 14/11/2019 par Fred Robert

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